Scenario lab - Ile de la Réunion

L’île de la Réunion est une île tropicale isolée, fortement peuplée, dominée par la culture de la canne à sucre destinée à l’export et les systèmes d’élevage intensifs basés sur l’importation de tonnages importants d’engrais de synthèse et d’aliments concentrés. Outre le risque d’un excès de nutriments, le territoire est questionné pour sa dépendance alimentaire et énergétique. La transition vers une bioéconomie circulaire basée sur une meilleure valorisation des biomasses produites localement doit permettre à la fois d’augmenter l’autonomie et de réduire l’empreinte carbone de La Réunion.

Cinq unités de recherche CIRAD du dispositif de programmation en partenariat CAPTerre s’investiront dans l’animation du Scenario Lab Réunion, en étroite collaboration avec leurs partenaires historiques : un réseau de planteurs et d’éleveurs, les coopératives agricoles, la chambre d’agriculture, des entreprises privées de valorisation agronomique et énergétique des biomasses, les collectivités territoriales et les services de l’Etat.

Ce Living Lab capitalisera les données spatiales disponibles à l’échelle de l’île, les connaissances sur les processus biophysiques tropicaux et le partenariat solide déjà acquis lors des projets antérieurs tels que GIROVAR, GABIR et C@RUN. Ce Scenario Lab étudiera en priorité deux types de scénarios mobilisant le secteur agricole : les changements d’usage des sols (qui déterminent les biomasses produites sur l’île) et le recyclage de ces biomasses (effluents d’élevage, résidus de cultures, biodéchets ménagers et de l’agro-industrie, etc.).

Le travail comprendra trois dimensions : i) construction avec les acteurs locaux des scénarios de neutralité carbone, ii) modélisation intégrée et spatialisée du métabolisme du système agri-alimentaire de La Réunion au sein de la plate-forme Maelia et iii) évaluation multicritère de ces scénarios avec les partenaires dans le cadre d’ateliers. Les modules élevages, de bioraffineries environnementales et d’ACV territoriale  seront notamment mobilisés et testés sur ce terrain d’étude. Les ateliers seront complétés d’entretiens individuels pour analyser la gouvernance de la transition vers « une île bas carbone ».